Titulaire d’une solide expérience commerciale, Frédéric travaille en tant qu’agent indépendant lorsqu’il apprend que l’un de ses clients, propriétaire de quatre Sport 2000, vend l’une de ses unités à Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis où il a grandi. Une opportunité sacrément intéressante, tant il meurt d’envie de voler de ses propres ailes : “C’est vraiment l’occasion qui a fait le larron”, raconte-t-il.
Le cédant demande 180 000 euros pour son fonds. Après négociation, Frédéric Montaufray parvient à baisser le prix à 165 000. “Le secteur n’était pas très florissant et le chiffre d’affaires de la boutique était en régression”, justifie-t-il. La transaction n’était-elle pas risquée ? “C’est plus stimulant de reprendre un magasin en perte de vitesse”, répond-il avec aplomb.
Frédéric ne dispose pas des liquidités suffisantes et sollicite un prêt de 165 000 euros. Le Crédit Lyonnais lui signifie une fin de non-recevoir tandis que le Crédit Agricole entend s’appuyer sur la BDPME pour assurer l’opération : “Le problème est que l’on me refusait toute autorisation de découvert, donc m’interdisait toute facilité de caisse.” Des avantages que lui offre, en revanche, son établissement bancaire personnel, la Banque Populaire. Quinze jours suffisent pour débloquer les fonds. L’acquisition est finalisée en juillet 2004.En raison d’une ouverture prévue en septembre, Frédéric décide de ne pas racheter le stock : “Il était préférable de repartir sur une nouvelle collection”, détaille-t-il. Un choix facilité par la spécificité des “coopératives” Sport 2000 qui offrent la possibilité au commerçant de ne payer qu’à 120 jours. Persuadé de pouvoir redynamiser la boutique, il change le personnel, lance des collections femme, intègre Puma pour rajeunir son offre et reconfigure le magasin en agrandissant la surface de vente.
Des aménagements indispensables dans un contexte général morose : “Les magasins de sport accusent un recul de 10 à 15 % de leur CA, analyse-t-il. Il était impératif que je me démarque de mon prédécesseur pour regagner une clientèle qui était partie, notamment vers les hard-discounters.” D’autant qu’un obstacle inattendu apparaît : “Un concurrent s’est installé dans la même rue. Personne ne s’y attendait puisqu’auparavant c’était un magasin d’électronique…”