L’opportunité se présente : alors que ses parents déménagent à la Rochelle, elle apprend par un ami marchand de vin, qu’une des plus belles caves de la ville, la cave Floirat, est à vendre pour cause de départ en retraite.
Aidé d’un ami comptable, elle entame les démarches pour la reprise de cette institution rochelaise, qui a pignon sur rue depuis 28 ans.
Début juin 2015, elle s’y rend avec son père pour un premier contact, ce qui permet d’aborder une série de questions. Elle fait une première proposition à Jean-Marie Floirat, qu’il décline. Bien décidée, elle retourne à la charge et revient seule, en août 2015.
Après réajustement financier, il accepte sa nouvelle proposition le 1er septembre, parmi trois autres candidatures. « On s’est reconnu au niveau de la philosophie du vin, il a vu que j’étais dynamique, explique-t-elle. « Par ailleurs, il voulait s’assurer que j’étais solvable ».
Pour financer la reprise de la cave, Solène Boudet dispose d’un apport personnel, qui correspond à un quart du montant total de l’opération. Qu’elle complète par un emprunt bancaire et un prêt d’honneur de 20 000 euros délivré par Initiative Charente-Maritime.
Le montant de la reprise est compris entre 300 et 400 000 euros pour le fonds de commerce et 70 000 euros HT pour le stock.
Le Crédit Agricole, qui gérait déjà le compte de la cave, lui accorde un prêt, dont Solène Boudet est caution à titre personnel, avec nantissement du fonds de commerce pendant 7 ans. Le compromis de vente est signé le 16 octobre 2015 pour une reprise effective au 19 janvier 2016. Pour une bonne passation de pouvoirs, le cédant vient accompagner la repreneuse pendant 3 mois.
Solène Boudet ne veut peut aller trop vite et prend le temps de s’installer. Elle procède tout d’abord à des travaux pour donner un petit coup de jeune à la boutique. Au bout d’un an, elle change l’enseigne ; la cave s’appelle désormais « La joie du vin ». Petit à petit, elle introduit sa nouvelle sélection.
La nouvelle caviste ne manque pas de projets : développer un site marchand sur l’agglomération rochelaise, organiser plus de dégustations et des rencontres avec des vignerons, dédier un local au vieillissement du vin…Pour l’instant, elle est satisfaite du parcours accompli : « cela ressemble à 90 % à ce que je voulais faire, déclare-t-elle. « Mais il faut sans cesse évoluer », ajoute-t-elle. Un défi qui ne fait pas peur à cette jeune femme décidée.