Elle a toujours eu la fibre entrepreneuriale mais attendait le moment propice. Diplômée de l’Essec, Fabienne Saligue suit un parcours marketing classique chez Danone, puis comme conseil dans un cabinet privé. Elle se met ensuite à son compte comme consultante.
Entreprise du patrimoine vivant
C’est lorsque qu’elle finit d’élever ses enfants qu’elle se lance dans cette aventure. Au hasard de rencontres, elle s’intéresse aux belles pépites artisanales et décide de racheter une Entreprise du patrimoine vivant (EPV). Avec des critères bien précis : elle cherche une société dans le secteur de la décoration située en région parisienne, avec une équipe de 5 à 10 personnes. Par l’intermédiaire de l’ISM (Institut supérieur des métiers), qui gère le label EPV, elle approche la maison Fey.
Cette entreprise familiale est spécialisée dans la gainerie d’ameublement et dorure sur cuir depuis 1910. Installée au Viaduc des Arts, dans le XII arrondissement de Paris, elle dispose d’un atelier à la Garenne-Colombes.
Aidé par un ami expert-comptable, elle entame les négociations avec son dirigeant, qui souhaite partir à la retraite. Celles-ci s’avèrent rigides. « Nous n’avons pas bougé d’un euro sur le montant, raconte-t-elle. J’ai proposé la somme demandée car elle correspondait à mon enveloppe financière ».
Après un premier contact en novembre 2010, la reprise est signée à peine un an après, le 30 septembre 2011. En termes de financement, l’opération se déroule sans encombre. Fabienne Saligue dispose d’un apport personnel, qui correspond à environ 30 % du montant du projet. Elle sollicite une seule banque, celle du cédant, le CIC, qui lui donne son feu vert pour un prêt.
Pour compléter ses fonds propres, elle obtient deux prêts d’honneur d’un montant de 25 000 euros chacun, l’un d’Initiative Ile-de-France et l’autre de Réseau Entreprendre.
Chasse aux coûts
Une fois la reprise signée, vient le temps des bonnes et mauvaises surprises. Parmi les bonnes : un réel savoir-faire artisanal, une bonne équipe et un potentiel de développement et d’économie. « L’entreprise n’était pas très bien gérée d’un point de vue financier, il y avait des gisements d’économie », indique-t-elle. Par exemple, elle déménage l’atelier basé à Grandcamp en Normandie, et part à la chasse aux coûts.
Et les moins bonnes : un problème commercial, de relations client, des litiges à gérer…La phase de transmission avec le cédant s’avère compliquée. « Il ne m’a rien appris, rien transmis », déplore Fabienne Saligue, il est resté un an mais dans le conflit ».
Après le départ du cédant fin 2012, elle entame des actions de prospection, part à l’étranger, se rend dans des salons professionnels, lance des produits et décroche de nouveaux clients…
Tirant le bilan de cette expérience, Fabienne Saligue estime l’aventure passionnante même si ce n’est pas tous les jours facile. Une mission, qui selon elle, engendre beaucoup de stress mais un stress positif. En attendant, si c’était à refaire, elle le referait…Un signe, qui ne trompe pas !