Evaluer un salon de coiffure

La baisse du ticket moyen explique en partie l’érosion du chiffre d’affaires du secteur entre 2016 et 2017 avec, à la clé, de moindres investissements en rénovation et modernisation. Le poste du personnel étant le plus lourd, il a été la principale cible de réduction de charges. Telles sont les premières données à intégrer lors de l’évaluation d’un fonds de commerce.

En 2016, le secteur de la coiffure, qui avait réalisé un chiffre d’affaires de 5,9 milliards d’euros, comptait 85.700 établissements parmi lesquels 76% en salon, dont 10% de franchisés. Mais la moitié de ces établissements n’employaient aucun salarié. Sur la base des résultats de 2016 de 400 salons de coiffure – en entreprise individuelle ou en société – arrêtés en 2017 par Fiducial, son Observatoire de la coiffure publié fin 2017 observait que les professionnels avaient réagi à la baisse de leur chiffre d’affaires en maîtrisant certaines charges, à commencer par les effectifs.  

Les investissements, de l’ordre de 8 000 euros en 2016, se sont également limités en moyenne à 6 600 euros. Or, la modernisation et les effectifs d’un salon de coiffure jouent un rôle important dans la nécessité, pour un éventuel repreneur, de le réorganiser pour une activité à venir qui soit pérenne.

Indicateurs

Situé plutôt en milieu urbain et employant en moyenne 2,5 personnes, avec une amplitude d’ouverture de 40 à 50 heures hebdomadaires, le profil moyen que Fiducial dresse d’un salon propose à ses clients des prestations mixtes de milieu de gamme. Or, « la gamme moyenne est écrasée par le haut avec le luxe et par le bas avec le low cost », précise un des directeurs de l’association d’expertise comptable CEGECO, experte sur le secteur.

D’où la baisse du ticket moyen avancée par l’Observatoire Fiducial (non plus 35,10 mais de 34,5euros), même si la fréquentation des salons est restée stable de 2016 à 2017 (-0,1%).  Ces données sont toutefois à relativiser, en fonction de la forme juridique de la personne morale portant l’activité et de la localisation du fonds de commerce situé en centre commercial, en milieu urbain ou en zone rurale.

Partant d’une trésorerie moyenne de 12.737 euros pour un stock moyen évalué à 4.510 euros, Fiducial observe une concentration des charges se portant majoritairement sur deux postes : le loyer et, dans une bien plus large mesure, celui du personnel qui atteint 38 % du chiffres d’affaires en entreprise individuelle et plus de la moitié du chiffre d’affaires en société (56%). C’est en grande partie sur ce poste de personnel que les dirigeants de salons de coiffure se sont efforcés d’alléger leurs charges, au-delà des charges externes : les effectifs ont été réduits, les dirigeants ayant, en contrepartie, augmenté leur temps de travail productif, soit une moyenne de plus de 92 heures sur l’année.

Audit de la masse salariale – Le réaliser en déterminant le chiffre d’affaires par salariés et le comparer aux statistiques de la profession, pour mise en cohérence avec le marché, permet de déterminer dans quelle mesure l’effectif jouera un rôle plus ou moins important dans la réorganisation éventuelle d’un salon.  Car, précise Isabelle Roy au service économique de l’Union Nationale des Entreprises de Coiffure (UNEC), « les clients sont plus fidèles à un coiffeur qu’à un salon ». La répartition du chiffre d’affaires ne doit pas être négligée par un repreneur, surtout la part attribuée au dirigeant cédant sur le départ, accompagné qui plus est d’un ou deux coiffeurs ; il est susceptible de créer un souffle négatif et peut, comme tel, conduire à apprécier le potentiel du salon à la baisse.


Les paramètres à intégrer dans l’évaluation d’un salon de coiffure

Selon le baromètre Fiducial de 2017, la valeur moyenne d’un fonds de commerce de coiffure correspond à 25% de son chiffre d’affaires annuel TTC. Ceci est assez éloigné de la fourchette du Memento Francis Lefebvre 2016, soit entre 50 et 120 % du chiffre d’affaires TTC pondéré par les trois dernières années.

C’est à cette fourchette que la profession se réfère, bien plus qu’à la  la méthode de calcul de rentabilité partant de l’excédent Brut d’Exploitation (EBE). Les retours de terrain en région de deux directeurs de CEGECO, sur Clermont-Ferrand et Lille, permettent néanmoins de préciser cette fourchette : de 40 à 70%, voire 80% du chiffre d’affaires TTC.

Les particularités régionales entrent en ligne de compte comme l’environnement du salon, son emplacement et ses mètres linéaires de façade – gage de visibilité -, la notoriété de l’enseigne, la fréquentation et les caractéristiques de la clientèle. Il en est de même de l’agencement et d’éventuels travaux à prévoir, du matériel, de l’outillage et du prix de marché des produits. Les caractéristiques du droit au bail restent bien entendu essentielles. La réalisation d’un audit général de l’ensemble de ces éléments sera utile à étayer la valorisation d’un salon de coiffure.  
 

Pour plus de précisions auprès de l’Association d’Expertise comptable CEGECO
Rubrique nous contacter sur www.cegeco-agc.fr  / 01 40 21 48 00


 

L’Union Nationale des Entreprises de Coiffure (UNEC) – Ce syndicat auquel adhèrent 90% des entreprises du métier membres d’un syndicat, dispose d’un observatoire général et de 112 syndicats départementaux.
Il peut apporter son assistance dans le montage de dossiers de pré garantie bancaire avec la société de caution mutuelle SIAGI.
En cas de perte involontaire d’emploi par cession, l’UNEC peut orienter un dirigeant d’entreprise de salon de coiffure pour la garantie d’assurance chômage des chefs d’entreprise.
 
Pour plus de détails : http://www.unec.fr/ – 01 42 61 53 24
36 rue du sentier – 75002 Paris

 

Agence éditoriale Sub Verbo, le 19 janvier 2018