Confrontés à une saison blanche due à la fermeture des remontées mécaniques, les 117 magasins Sherpa situés dans les stations de ski appellent à l’aide.
Exploités par des épiciers indépendants, leur activité est marquée par une forte saisonnalité. En effet, 85 % de leur chiffre d’affaires est réalisé durant la saison hivernale du 15 décembre au 15 avril, dont 20 % exclusivement pendant la période de Noël. L’annonce par le premier ministre de maintenir les remontées mécaniques fermées durant les vacances de février a eu l’effet d’un « coup de massue ». Même si celles-ci rouvraient en mars-avril, il leur serait impossible de retrouver un équilibre financier.
Avec l’appui de Saveurs Commerce, fédération qui représente les spécialistes du commerce alimentaire de proximité, ils estiment « qu’il y a urgence à placer ces commerces de station en liste S1, leur activité étant directement liée à celle du tourisme et des remontées mécaniques ».
Leurs revendications portent sur deux axes :
-l’accès au fonds de solidarité à hauteur de 15 % du chiffre d’affaires pour les commerces enregistrant une baisse de 50 à 70 % de CA et cela jusqu’au mois de mai.
-le maintien du fonds de solidarité à hauteur de 20 % du CA pour les commerces ayant enregistré une baisse supérieure à 70 % de leur CA et ce, jusqu’au début du mois de mai, et non uniquement pour le mois de décembre 2020, comme le prévoit le dispositif actuel.
En effet, la situation est alarmante. Certains magasins Sherpa ont perdu pour le mois de décembre plus de 200 000 € de chiffre d’affaires, représentant une baisse de 60 % par rapport à 2019, sans compter les charges fixes, dont des loyers qu’ils doivent continuer à régler. A ce titre, ils percevront une compensation de 10 000 € « très insuffisante et inadaptée à la situation », estime la fédération Saveurs Commerce dans un communiqué.
« Il faut comprendre qu’au 15 mars 2021, nos commerces de station auront subi des pertes supérieures à 60 % en moyenne sur une année complète (…). Sur Val Thorens par exemple, et alors que 6 supérettes sur 8 ont baissé le rideau, les 2 restantes réalisent moins de 30 % de leur CA », indique Olivier Carrié, président de la coopérative Sherpa, redoutant des perspectives de faillites.