Les défaillances d’entreprises en France ont continué de progresser au troisième trimestre 2024, poursuivant une tendance entamée depuis la levée des aides post-pandémiques et les incertitudes économiques persistantes. Le nombre de cessations d’activités et de liquidations a significativement augmenté dans plusieurs secteurs, en particulier l’industrie, la construction et certains services aux entreprises. Cependant, les commerçants et leurs fonds de commerce semblent mieux résister, grâce à des mesures spécifiques et une certaine résilience face à cette conjoncture difficile.

Une hausse marquée des défaillances, mais des disparités entre secteurs

Selon les données de la Banque de France, les défaillances d’entreprises ont progressé de manière notable au troisième trimestre 2024, atteignant un niveau supérieur de 12 % par rapport au trimestre précédent. La construction, par exemple, a enregistré un taux élevé de cessations, lié aux difficultés d’approvisionnement en matériaux, aux tensions sur les prix de l’énergie, et à une demande fluctuante. Les industries manufacturières, affectées par les hausses des coûts de production et des restrictions budgétaires, font également face à un nombre croissant de liquidations.

Le commerce de détail et les fonds de commerce mieux protégés

Les commerçants, et plus particulièrement ceux des secteurs du commerce de détail et de la restauration, apparaissent relativement épargnés par cette vague de défaillances. Plusieurs facteurs contribuent à cette résilience :

1. Adaptation aux comportements de consommation : De nombreux commerces ont réussi à s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs, notamment en développant des canaux de vente en ligne, des services de click-and-collect et des offres de livraison. Cette flexibilité leur permet de mieux répondre à une demande variable, réduisant ainsi les risques de fermeture.
2. Emplacements stratégiques et notoriété des fonds de commerce : Les fonds de commerce bien positionnés et ceux ayant su fidéliser leur clientèle bénéficient d’un ancrage local fort. Cette proximité joue en leur faveur, notamment dans les centres-villes et les zones touristiques, où la fréquentation reste dynamique.
3. Accompagnement des pouvoirs publics et des collectivités locales : Divers dispositifs d’aide et d’incitations locales encouragent la résilience du commerce de proximité, à l’instar des subventions à l’investissement dans les petites villes et des programmes de soutien à la numérisation. Ces aides permettent à de nombreux commerces de maintenir leur activité, malgré un contexte économique difficile.
4. Fonds de commerce : des actifs solides et attractifs pour les repreneurs : Les fonds de commerce en France continuent d’attirer des investisseurs, notamment dans les secteurs de la restauration et de l’artisanat, où la demande pour les reprises reste soutenue. Cette attractivité contribue à stabiliser le nombre de cessions et à limiter le risque de défaillance.

Les perspectives pour la fin de l’année 2024

Si les défaillances dans certains secteurs demeurent préoccupantes, les commerçants peuvent espérer des perspectives plus favorables pour la fin de l’année. Les périodes de forte consommation, telles que les fêtes de fin d’année, représentent des moments stratégiques pour les commerces de détail. Les fonds de commerce bien situés devraient continuer de profiter d’un flux régulier de clientèle, et les initiatives de fidélisation pourraient leur permettre de traverser la période avec un peu plus de sérénité.

Une dynamique à surveiller de près

Les défaillances d’entreprises en France au troisième trimestre 2024 confirment une fragilité dans certains pans de l’économie, mais le commerce de proximité montre des signes encourageants de résilience. La situation demeure à surveiller de près, car les incertitudes liées à l’évolution des prix de l’énergie et aux comportements de consommation pourraient influencer les tendances des prochains mois. Les commerçants et détenteurs de fonds de commerce semblent pour le moment en mesure de résister, grâce à une adaptabilité et une gestion prudente qui leur permettent de contourner, pour l’instant, la vague de défaillances.

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