Logo cession commerce
Dijon sous le signe de la gastronomie

Dijon sous le signe de la gastronomie

Avec l’arrivée du tramway il y a deux ans, le paysage de la préfecture du département de la Côte d’Or s’est modifié. Aujourd’hui, elle mise sur des projets liés à la gastronomie pour développer son attractivité. Hôtels, restaurants et commerces devraient en être les premiers bénéficiaires.

Par Sophie MENSIOR - le 16/02/15
@smensior

Ancienne capitale des  Ducs de Bourgogne, située sur l’axe Paris-Lyon-Méditerranée, la commune dispose d’un riche patrimoine historique et architectural. Ville touristique, elle tire profit de la réputation gastronomique de la région et de ses propres spécialités, telles que la moutarde, la crème de cassis ou encore le pain d’épices…Désignée  Cité Internationale de la gastronomie, aux côtés de Lyon, Rungis et Tours, comme pôle de référence pour la culture de la vigne et du vin, elle devrait pouvoir exploiter encore plus cette particularité. Elle  attend par ailleurs le classement des « climats » du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco. Ces deux dossiers constituent un enjeu majeur pour Dijon et doivent doper sa notoriété et son attractivité.

L’élément majeur qui a bouleversé la physionomie de la ville est sans nul doute l’arrivée du tramway. Mis en service en 2012 après deux ans et demi de travaux, il a modifié fortement les habitudes de circulation et les flux piétons. « Le projet a été bien préparé,  estime Daniel Exartier, vice-président de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) Côte d’Or, en charge du commerce. En effet pour tous ceux qui sont irrigués par les deux lignes de tramway, l’effet est bénéfique. Pour les autres, ça l’est moins. ..

Parmi les effets positifs, le tramway a permis la suppression des autobus rue de La Liberté-la principale artère commerçante de la ville-, qui constituaient une source de nuisance et de pollution. « La commercialité s’est repositionnée », ajoute Daniel Exartier. Ainsi la place Grangier, la rue des Godrans, désormais piétonne, sont gagnantes.  En revanche, la rue du Bourg, auparavant rue numéro 1 avec des enseignes nationales, se trouve désormais à l’écart des flux piétons, qui ont baissé de 10 %.

A l’intérieur du centre-historique sont recensées 1 200 cellules commerciales (50 % d’entre elles sont des commerces, et 50 % sont des services/banques…) Dans le centre-ville, se côtoient grandes enseignes et commerces indépendants, situés essentiellement rue Jean-Jacques Rousseau, rue des Godrans, rue Charrue. « Dijon possède une des plus fortes densités commerciales par habitant », indique Samuel Cuzin, animateur commerce de l’agglomération dijonnaise à la CCI Côte d’Or. « Un certain nombre de commerçants historiques ont passé la main à des grandes enseignes. Il est très difficile pour un autre indépendant de prendre la suite car les pas de porte sont élevés », ajoute-t-il.

Parmi les grandes enseignes figurent des locomotives telles Galeries  Lafayette, la Fnac, Monoprix, H&M.."La ville aimerait avoir quelques enseignes plus tendance, du style Nespresso", indique Olivier Padieu, président de la fédération des commerçants et artisans « Shop in Dijon ». Deux projets d’envergure pourraient combler ce manque avec l’arrivée de nouveaux commerces. Le bâtiment qui abrite la Poste, place Grangier, va accueillir des magasins. De même, la vente des anciens locaux du CCAS (l’hôtel des Godrans)  doit permettre l’implantation de 1200 m² de nouvelles boutiques.

La ville est entourée de zones périphériques, notamment le centre commercial de la Toison d’Or. Ouvert en 1989, il vient d’être rénové et agrandi  avec l’arrivée de nouvelles enseignes attractives telles Primark, Apple, Hollister…S’il a été longtemps considéré comme l’ennemi du centre-ville, les mentalités changent et l’idée est au contraire de profiter de son flux de clientèle, qui peut venir de loin. « Nous essayons d’être complémentaire et en synergie », indique Olivier Padieu, le président de la fédération de commerçants.