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Philippe Debouzy

Philippe Debouzy,
Conseil national des professions de l'automobile

Le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) représente les différents métiers de la filière aval de l'automobile, de la petite entreprise au grand groupe. Philippe Debouzy, Président de la branche des Agents et Indépendants, nous explique comment il voit évoluer le métier de garagiste.

Par Sophie MENSIOR - le 02/11/15
@smensior

Quelles sont les formations nécessaires pour devenir garagiste ?
Il n’y a pas de diplôme requis mais il faut prouver qu’il y a, dans l’entreprise, un technicien qui a les compétences nécessaires. Il est conseillé d’avoir un bagage, que ce soit un cursus technique ou technico-commercial, surtout lorsqu’il s’agit de sa première affaire.

Dans les 10 ans à venir, 40 % des garagistes vont devoir transmettre leur affaire

Comment se porte cette profession ?
Le vieillissement de la population est un vrai souci. Dans les 10 ans à venir, 40 % des garagistes vont devoir transmettre leur affaire. Dans ce contexte, les repreneurs doivent avoir le profil, posséder un capital de départ pour ne pas s’endetter, et prévoir de faibles rentabilités. Le problème est souvent le manque de capitaux propres et le manque de fonds de roulement.
Celui qui reprend une affaire peut s’adosser à un réseau, qui ne sera pas forcément un réseau de constructeurs.
 
Qu’en est-il des méthodes d’évaluation ?
Pour l’évaluation des entreprises, le CNPA a noué des partenariats avec deux sociétés spécialisées: SC2A, qui propose un panel de services concernant  l’achat de fonds et murs dédiés à l’automobile et Exco, qui a pour mission de valoriser l’entreprise et d’étudier le patrimoine de son dirigeant.
Pour moi, l’évaluation, c’est comme un soufflé au fromage. Tant que le patron est dans l’affaire, le soufflé est en haut. Quand il ne l’est plus, le soufflé redescend.  
Plus sérieusement, il s’agit d’étudier le chiffre d’affaires et sa structure, qui diffère selon les métiers pratiqués par le garage : réparation/entretien, vente de véhicules neufs, vente de véhicules d’occasion…L’analyse  peut aller jusqu’à l’âge des salariés, leur formation technique. Il est difficile de donner des ratios, qui risquent d’être erronés.
 
A votre avis, comment va évoluer ce secteur ?
Il n’est pas en expansion car les voitures vieillissent de mieux en mieux. Ce que l’on voit, ce sont des voitures récentes ou très vieilles. L’âge moyen du parc roulant est de 9 ans. Sa structure évolue de même que le volume d’après-vente. La nature des interventions a changé, elles étaient plus lourdes autrefois (par exemple, il fallait une huile l’été, une huile l’hiver).
Aujourd’hui, les voitures sont de plus en plus sophistiquées, les normes de sécurité de plus en plus compliquées.
La problématique est de répondre à l’attente des consommateurs ;  la voiture est un moyen, ce n’est plus une fin en soi. L’automobiliste a disparu, c’est devenu un consom’acteur.