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Michel Clerc

Michel Clerc,
directeur général de la mutuelle Médicis

Médicis, la mutuelle retraite des professionnels indépendants a publié les résultats de la 10ème vague de l’Observatoire des commerces réalisé par l’IFOP. Michel Clerc, son directeur général, commente ses principaux enseignements.

Par Sophie Mensior - le 07/01/13

Quel regard portez-vous sur les résultats de cette dernière vague ?
Nous constatons un décalage avec les vagues précédentes. Jusqu’à présent, les indépendants suivaient  leur chemin, ils étaient habitués à s’adapter. Avec la crise, qui devient plus structurelle, plus profonde, et bien partie pour durer, ils sont véritablement inquiets.
Nous assistons aussi à une rupture politique. Pour la première fois depuis le début de cet observatoire, nous remarquons une évolution vers un sentiment de colère, alors qu’avant ils regrettaient l’indifférence des pouvoirs publics.
 

Les commerçants sont mécontents de la pression fiscale mais ce n'est pas le retour du poujadisme

Comment les commerçants jugent-ils la fiscalité ?
Pour les commerçants, la pression fiscale est en augmentation. Dans les mesures, qui sont prises, ils estiment  que certaines visent plus spécifiquement les indépendants comme la suppression de l’abattement fiscal pour frais professionnels ou le déplafonnement des cotisations maladie pour les travailleurs indépendants…
Et puis l’affaire de la CFE (Cotisation foncière des entreprises) a mis le feu aux poudres. Tout arrive en même temps, ils ont le sentiment d’être dans le collimateur.
Mais attention, ce n’est pas le retour du poujadisme…Ils ne contestent pas le fait de payer des charges sociales, ni le système en général. Il s’agit d’une catégorie professionnelle qui ne manifeste jamais dans la rue.
 
Y a-t-il cependant une note positive ?
Tous les jours, il faut lever son rideau et gagner sa croûte. Bon an mal an, il faut y aller. Les commerçants ouvrent leur magasin, ils travaillent, ils vendent. Il n’y a pas de démission, ils sont bien présents au rendez-vous et réalistes.
Le problème est que de manière générale, il n’y a pas de visibilité pour l’économie française. La France a tendance à décrocher. Avec une croissance à  0,4 %, il n’y a pas assez de création de richesse. Elle n’a pas vraiment taillé dans ses dépenses, comme l’ont fait l’Espagne, l’Italie et la Grèce. On continue à rouler vite alors qu’il y a un mur.