Les soldes d’hiver ont démarré depuis une dizaine de jours. Julien Tuillier, chargé d’études commerce au Crocis, centre d’observation de la CCIP (Chambre de commerce et d’industrie de Paris) en tire les premières conclusions.
Par Sophie Mensior - le 24/01/11
Quel premier bilan peut-on tirer de ces soldes d’hiver ?
Elles étaient très attendues car la période précédente avait été en demi-teinte. Au démarrage, nous avons pu constater que la fréquentation était modeste, notamment pour les enseignes de l’habillement, alors que l’on s’attendait à mieux. En revanche, le panier moyen est globalement élevé. Ceux qui viennent achètent plus.
Certains secteurs s’en sortent mieux que d’autres, comme le luxe et les grands magasins. Dès la première semaine, Le Printemps a enregistré 6% d’augmentation.
On peut dire que c’est un bilan en demi-teinte, ce n’est pas l’explosion que l’on pouvait attendre.
Le rituel des soldes est mis à mal par les ventes privées
Pour quelles raisons cette fréquentation est-elle modeste ?
Le contexte économique est morose et contraint toujours le budget des ménages, qui reste serré. En outre, la multiplication des opérations de promotion et des ventes privées juste avant la période de soldes entraîne une moindre fréquentation. Le rituel des soldes est mis à mal par les ventes privées.
Enfin, il y a les ventes sur Internet, qui continuent de croître. Elles ont augmenté de 10 % par rapport à l’an dernier, après avoir déjà augmenté de 10 % l’an passé. Certains sites ont battu des records de fréquentation dès le premier jour.
Quelles sont les perspectives ?
Les commerçants font preuve d’un optimisme mesuré, certains s’attendent seulement à « limiter la casse ». Ce sont les ventes en ligne qui vont tirer leur épingle du jeu, soutenues par les nouveaux modes de communication électronique, comme les Smartphones. Avant les soldes, les clients pouvaient pré-réserver leurs produits sur le site et valider leur panier, une fois l’heure légale arrivée. Avec des rabais importants, pouvant aller de -70 % à – 90 %, alors que les magasins physiques sont plutôt à -40, -50 %, ce qui est déjà assez élevé pour des premières démarques.
Ce type de service, qui vise à simplifier les démarches des clients, va se développer.