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Jérôme Valentin

Jérôme Valentin,
président d'Univelo, Union nationale de l'industrie du vélo

Comment évolue le marché du cycle et quels sont ses principaux acteurs ? Eléments de réponse avec Jérôme Valentin, président d’Univélo, Union nationale de l’industrie du vélo.

Par Sophie MENSIOR - le 23/05/16
@smensior

 
Comment se porte le marché du cycle ?
S’il avait baissé depuis 2010, le marché  du cycle est en croissance depuis deux ans : en 2013-2014, il a connu une hausse de 8,5 %, qui s’est consolidée en 2014-2015 avec une évolution de 0,5 %.
Il se vend en France 3 millions de vélos neufs par an, et le parc total est estimé entre 25 et 30 millions de vélos par an.
La France, troisième marché européen derrière l’Allemagne et la Grande-Bretagne, en a un usage très loisir, c’est le cas pour 60 % des vélos (VTC, VTT…), 15 % sont destinés aux sport et à la compétition et 25 % sont destinés à la ville. Ce qui le différencie complètement du marché allemand, où les vélos sont en majorité à usage urbain, et du marché hollandais, où ils le sont à 90 %.
Quant au prix moyen de vente, il est de 321 euros (contre 557 en Allemagne et 1058 aux Pays-Bas…). Par type de vélos, il est de 120 euros pour un vélo enfant, 1 000 pour un VAE et 1 258 pour un vélo de course.
 

Le Vélo à assistance électrique (VAE) tire la croissance du marché du cycle

Qu’en est-il du VAE (vélo à assistance électrique) ?
Son avenir est propice : son développement a commencé dans le vélo urbain et se poursuit  dans tous les segments. En 2015, on a passé le cap des 100 000 unités vendues. Il représente aujourd’hui 3 % du marché et nous estimons qu’il va monter jusqu’à 20 % dans les 10 ans à venir. Sa croissance est soutenue et ne va pas s’arrêter du jour au lendemain…
C’est bien le VAE, qui tire le marché du cycle. Les prix sont supérieurs donc les marges le sont aussi.
 
Comment se répartissent les canaux de distribution ?
Il y en a quatre principaux. Tout d’abord les détaillants cycle. On dénombre 1 800 points de vente, soit des indépendants purs et durs,  soit des indépendants qui adhérent à des enseignes, telles que Vélo & Oxygen, Culture Vélo, Vélo Station, Bouticycle… Pesant 51 %, les détaillants sont les premiers acteurs de ce marché. 75 % des VAE sont vendus par ce réseau.
Ensuite on trouve les enseignes multisports, comme Décathlon, Go Sport, Intersport… qui représentent 53 % du marché en volume, soit le premier acteur en volume. En valeur, elles représentent un tiers du marché. Puis les grandes surfaces alimentaires (Carrefour, Auchan...) qui sont les grands perdants du marché avec une baisse de 7 % au global (-19 % sur le vélo enfants). Enfin Internet, qui pèse 8 % du marché en valeur et 4 % en volume. Cela concerne plutôt des vélos haut de gamme, et s’adresse à des connaisseurs, car il faut savoir monter son vélo tout seul…
 
 
Quelles sont les perspectives d’évolution pour les détaillants ?
Depuis 1995, un décret imposait qu’un vélo soit vendu à un consommateur entièrement monté et réglé à sa taille. Un nouveau décret du 1er avril 2016 pourrait bien changer la donne et favoriser la vente en ligne en autorisant la vente de vélos démontés, à condition qu’il y ait une notice de sécurité dans la boîte…
Pour les détaillants, c’est par le service (avant-vente, après-vente …), qu’ils feront la différence….Car ceux-ci  vendent des marques, ils suivent les pièces détachées pendant plusieurs années. C’est ainsi qu’ils pourront se démarquer d’Internet et des grandes surfaces…
Pour eux, faire de la réparation est indispensable. Un magasin vit d’abord de la vente de vélos, puis de la vente d’accessoires et pièces détachées et du service (réparation, contrôle…)