François Asselin vient d’être réélu, pour un second mandat de 5 ans, à la tête de la Confédération des PME (CPME). Il commente pour nous l’actualité : réforme des retraites, impact des mouvements sociaux…et dévoile les chantiers de son nouveau mandat.
Tout d'abord, où en est-on de la réforme des retraites ?
Nous suivons le calendrier : le projet de loi est présenté en conseil des ministres ce vendredi 24 janvier, puis doit être déposé ensuite à l’Assemblée Nationale début février. La conférence de financement doit se tenir en parallèle. Ce que nous pensons : il ne peut y avoir de réforme des retraites crédible si elle n’est pas équilibrée. Il faut éviter la baisse des pensions et ne pas augmenter les cotisations. Pour cette conférence, à laquelle participent les partenaires sociaux, l’Etat, la Cour des Comptes, nous avons demandé d’avoir en temps réel l’impact des décisions que l’on pourrait prendre.
Si tout se passe bien, après les navettes entre les deux chambres, Assemblée nationale et Sénat, la loi devrait être votée avant l’été.
Tout le monde devrait avoir une culture PME
Quelles conséquences pour les indépendants ?
Il y a trois types d’actifs en France : les indépendants et les professions libérales (3 millions), les salariés (18 millions) et les fonctionnaires et assimilés (6 millions). Nous demandons que les indépendants et les professions libérales puissent garder, au-delà du régime universel, leur régime complémentaire de retraite. Régime qu’ils pourraient gérer en toute autonomie.
Dans le projet actuel : les indépendants, notamment les agriculteurs, sont plutôt favorisés. C’est un régime très redistributif.
Les mouvements sociaux contre cette réforme ont impacté commerçants, artisans, TPE …Quel est votre ressenti ?
En Ile-de-France et sur Paris, les secteurs de l’hôtellerie-restauration et du commerce enregistrent, en moyenne, des baisses d’activité de -38 %, après il peut y avoir des situations contrastées. Nous allons examiner les demandes de report de l’Urssaf, on aura alors une cartographie et un chiffrage assez précis des entreprises touchées. Le secteur de la livraison, des transports souffre également, impacté notamment par la grève des ports.
Les mesures du gouvernement pour aider les entreprises en difficulté vont dans le bon sens mais à condition que le dispositif soit rapide et efficace….
Ce que je déplore dans notre pays, c’est la perte progressive du bien commun, et la capacité d’être dans le déni de réalité. Mais globalement, celui-ci fonctionne pas trop mal, il y a de l’activité…
Vous entamez un deuxième mandat comme président de la CPME, quels sont vos projets ?
Tout d’abord, je tiens à dire que j’en suis très heureux. La confédération se porte bien. Nous avons effectué un véritable travail de fond depuis quelques années. Maintenant, nous sommes au clair sur nos idées et sur nos objectifs.
Mon rôle c’est de faire en sorte que l’environnement soit porteur à l’envie d’entreprendre. En fait, il faudrait que tout le monde ait une « culture PME ». Le dirigeant de PME, c’est un risque-tout, ce n’est pas un salarié. Ce que je désire, c’est accélérer l’action initiée depuis 5 ans pour inculquer cette culture PME, qui repose sur 3 valeurs : le bien commun, le principe de réalité et la valeur travail.
Parmi nos chantiers à venir, nous allons plancher sur la santé au travail, notamment celle du chef d’entreprise. Une étude est en préparation sur ce sujet. Nous devons aussi nous remettre en question pour attirer les jeunes. On a toujours envie d’embaucher mais on ne trouve pas les compétences dont on a besoin…