Logo cession commerce
David Brault

David Brault,
membre du bureau exécutif de l'Unec (Union nationale des entreprises de coiffure)

Quelle est la situation de la coiffure aujourd’hui et comment va évoluer ce secteur ? Focus avec David Brault, membre du bureau exécutif de l’Unec (Union nationale des entreprises de coiffure), président en charge du développement économique et du développement durable.

Par Sophie MENSIOR - le 23/01/17
@smensior

Comment se porte le secteur de la coiffure ?
Il semble que l’activité reprend légèrement, après quelques années difficiles, où il y a eu beaucoup de défaillances d’entreprises.  Les coiffeurs ont fait des efforts pour s’adapter. En 2015, on dénombre 64 103 salons et 19 000 coiffeurs à domicile. C’est une concurrence, qui n’est pas nouvelle.  
On compte environ 1 salon pour 1 041 habitants. 52 % des salons n’ont aucun salarié. 12 % d’entre eux sont franchisés et réalisent de 25 à 30 % du chiffre d’affaires global de la profession, qui s’élève à 6,5 milliards d’euros. On constate  par ailleurs, une segmentation de notre profession,  qui reste un métier de proximité.

Dans le secteur de la coiffure, les indépendants vont se rapprocher pour former des petits groupes

Quelle est la situation en termes de créations et de reprises ?
Il y a eu 6 900 créations en 2015 (contre 8 500 en 2010) et 1 125 reprises, ce qui n’est pas énorme. Aujourd’hui, la génération du baby-boom arrive à la retraite et ces chefs d’entreprise ont du mal à vendre. Les gens hésitent à s’installer, ils ont  peur du contexte économique. Les fonds se vendent de moins en moins chers depuis deux ans. En moyenne, ils s’évaluent à 60 % du CA H.T, mais cela dépend aussi du bilan, de l’emplacement, de l’équipe en place et de l’état du salon.

Selon vous, comment va évoluer ce métier ?
Dans les années à venir, il va y avoir encore des fermetures. On aura toujours des indépendants. Grâce à des formations, leur niveau est bon, ce qui n’était pas le cas il y a une vingtaine d’années. Il est monté progressivement d’année en année. Avec l’avènement des réseaux sociaux,  Il est plus facile pour eux de faire du marketing. Ils ont intégré les codes des enseignes mais avec la qualité des indépendants. Dans une prochaine phase, ces derniers vont se rapprocher pour former des petits groupes dans une optique de mutualisation.
Il faut offrir plus de services, nous sommes en train de vivre ce que le secteur de la boulangerie a vécu il y a quelques années.