Logo cession commerce
Ouvrir un commerce : la marche à suivre

Ouvrir un commerce : la marche à suivre


Vous souhaitez ouvrir un commerce et vous vous interrogez sur la bonne démarche à adopter. Faut-il créer de toutes pièces ou au contraire reprendre un fonds existant ? Les deux solutions possèdent leurs atouts et leurs contraintes. Il faudra déterminer également dans quels secteurs se lancer. Dans une étape suivante, vous aurez à choisir le statut juridique de votre commerce. Enfin, pour mener à bien votre projet, vous devrez réunir les fonds nécessaires et bâtir le plan de financement.

Par Sophie MENSIOR - le 15/03/10
Suivre sur Twitter

Se lancer dans le commerce est une démarche qui va se dérouler en plusieurs phases. Il faudra avoir une idée, mettre en forme le concept et construire son projet, pour arriver à l’ultime étape : l’ouverture du magasin. Mais tout d’abord, il faudra s’interroger sur la façon de mener à bien cette opération : faut-il créer de toutes pièces ou bien au contraire s’appuyer sur un commerce déjà installé et reprendre son fonds. « Le grand plus de la reprise, c’est de racheter un fonds de commerce, on ne part pas de zéro », estime Olga Romulus, expert-comptable (groupe Fiducial). En ce qui concerne la création, « C’est une formule géniale, quand on a « La » bonne idée, cela permet d’aller au bout de son concept, de ses envies. Cette solution est adaptée quand on a une volonté d’indépendance et de créativité réelle », ajoute l’expert-comptable.
Quant aux secteurs dans lesquels on peut se lancer aujourd’hui, il est difficile d’en donner une liste exhaustive. « Les services à la personne, la coiffure et l’esthétisme, de même que l’artisanat des métiers de bouche sortent du lot, estime Olga Romulus, mais il n’y a de vérité absolue », tempère-t-elle. En fait, les opportunités sont à étudier au niveau local.
Une fois, le concept validé, le créateur ou le repreneur devra se mettre à la recherche d’un emplacement pour abriter son commerce. « Cela doit être un lieu de passage, et qui correspond à l’activité que l’on veut exercer », mentionne l’avocate Marie-Caroline Claeys.

Le choix du statut juridique est un acte très important. « C’est le cadre, il faut y réfléchir avant de se lancer », indique Olga Romulus. Premier élément à savoir : il n’y a pas un statut idéal qui convienne à tout le monde. Il faut y penser au vu de sa situation personnelle et savoir quel type de commerce l’on souhaite se développer. « C’est un choix personnel et qui doit tenir compte de la situation familiale », insiste l’expert-comptable.
Mieux vaut faire le bon choix dès le départ, il sera dommage en effet d’être obligé d’en changer dès les premiers mois, qui suivent la création. Cependant, dans le cours d’une société, il existe des évolutions naturelles, comme passer de l’EURL à la SARL. En revanche, effectuer le passage inverse (SARL à EURL) sera moins évident.
Pour mener à bien votre projet, vous devrez réunir les fonds nécessaires, le plan de financement combinera généralement apport personnel et emprunt bancaire. « Nous examinons d’abord le projet en tant que tel : quel va être le produit ou le service proposé, en quoi vont-ils se différencier de ce qui existe déjà sur le marché", indique Norbert Barré, directeur du marché des professionnels et des TPE à la Société Générale.
Les banques ne sont pas les seules partenaires pour construire un plan de financement. Les créateurs peuvent se tourner vers Oséo pour l’octroi d’un PCE (prêt à la création d’entreprise).  Les porteurs de projet peuvent s'adresser également aux plates-formes d’initiative locale, qui ont la possibilité d'accorder des prêts d’honneur à taux zéro.

Marge de manœuvre plus réduite

Sur un plan purement immobilier, dans le cadre d’une reprise, le repreneur hérite du bail qui en est cours, la marge de manœuvre est plus réduite. « On évolue dans un cadre existant. Il faudra procéder à des vérifications : voir si le bail correspond bien à l’activité que le repreneur veut exercer, regarder la durée du bail qui reste à courir… », estime Marie-Caroline Claeys, avocate au cabinet MC² Avocat.
Alors que dans le cas d’une création, le bail n’est pas rédigé, et les deux parties pourront se mettre d’accord sur la destination du bail, les travaux à y effectuer, les aménagements au départ…Et s’engager en connaissance de cause.

Quant aux secteurs sur les lesquels on peut se lancer aujourd’hui,  il est difficile d’en donner une liste exhaustive. « Les services à la personne, la coiffure et l’esthétique, de même que l’artisanat des métiers de bouche sortent du lot, estime Olga Romulus, mais il n’y a pas de vérité absolue », tempère-t-elle. En fait, les opportunités sont à étudier au niveau local. Tel commerce peut très bien marcher dans telle ville ou dans tel quartier, mais moins bien fonctionner dans la ville d’à côté ou le quartier voisin. Un avis partagé par Norbert Barré, directeur du marché des professionnels et des TPE à la Société Générale. « Nous évitons de « caractériser » les secteurs. Selon la ville, les environnements locaux, le porteur du projet, la situation peut être différente, il est difficile de tirer des généralités », indique le banquier. Dans les faits, chaque projet sera étudié au cas par cas. « Quand on parle de ces évolutions sectorielles, on regarde et on analyse le passé, mais on ne sait pas ce qui se passe aujourd’hui, ni quelles seront les évolutions futures », ajoute Norbert Barré.

« Tout ce qui touche aux métiers de bouche est assez porteur », estime également Marie-Caroline Claeys. Mais conseille-t-elle, afin de se différencier de la grande distribution, il faut proposer des services spécifiques pour toucher une clientèle spécifique. « Par exemple, s’orienter vers des produits haut de gamme ou offrir ce que le client ne trouvera pas ailleurs. »