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Bâtir son plan de financement

Bâtir son plan de financement

Vous avez trouvé un fonds de commerce qui correspond à ce que vous recherchez, il va falloir réunir les capitaux nécessaires au financement de ce projet. Convaincre le banquier de vous accorder un prêt va constituer une phase cruciale de l’opération. Pour cela, il faudra avoir bien préparé son dossier.

Par Sophie MENSIOR - le 15/04/11
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Bâtir son plan de financement est l’une des étapes essentielles dans une opération de reprise d’un fonds de commerce. Après avoir trouvé l’affaire, vous allez devoir réunir les capitaux nécessaires pour financer le projet.
Dans une première étape, le porteur de projet devra identifier tous ses besoins afin de pouvoir identifier les ressources nécessaires. L’erreur souvent commise est de minimiser les besoins de départ alors qu’au contraire il faut bien les calibrer. « J’ai vu des créateurs qui les avaient sous-estimés et qui se sont retrouvés en dépôt de bilan, car le banquier prête de l’argent au démarrage mais attend ensuite 1 an ou 2 avant de vous en redonner à nouveau », indique Guy Boddaert, expert-comptable chez In Extenso pour la région Nord Pas-de-Calais.
Après avoir identifié tous ses besoins, le repreneur devra examiner quels apports il est prêt à mettre. Ils seront de deux sortes : les capitaux propres et les capitaux empruntés. « Suivant la nature du projet, un apport personnel de 20 à 30 % pourra être demandé. Marque de l’engagement du porteur du projet, celui-ci permet un partage équitable des risques avec la banque », mentionnent Claire Bony-Coupard et Sébastien Chambard, respectivement expert création, reprise, transmission d’entreprise et expert produits de financement pour les entreprises à Crédit Agricole SA.
Le repreneur pourra aller chercher d’autres capitaux, tels que les prêts d’honneur qui peuvent être octroyés par des plates-formes d’initiative locale, comme France Initiative, France Active ou Réseau Entreprendre...

Convaincre le banquier de vous accorder un prêt va constituer une opération délicate, qu’il faudra avoir bien préparée surtout dans un contexte économique difficile. « Le porteur de projet doit constituer un dossier de présentation, « le business plan », qui permet de comprendre qui il est, quelles sont ses motivations et d’analyser les éléments concrets. Le banquier est particulièrement attentif à l’état du marché, au chiffre d’affaires prévisionnel, à la rentabilité attendue et au niveau d’endettement », indique le CIC.
Car le banquier voudra s’assurer que la rentabilité de l’entreprise permettra de rembourser le prêt. « La banque assure un rôle d’écrémage des projets, si le repreneur essuie un refus, cela peut l’inciter à mieux réfléchir, à peaufiner son projet », estime Guy Boddaert (In Extenso).
Dans la préparation de son dossier, il est conseillé au repreneur de se faire aider. « Le porteur de projet est un homme isolé, nous l’incitions à se faire accompagner », précisent Claire Bony-Coupard et Sébastien Chambard (Crédit Agricole SA). Il pourra s’appuyer sur le réseau des boutiques de gestion (BGE), les réseaux d’accompagnement grâce auxquels il pourra accéder à des aides financières et à du coaching. Et faire appel à des experts-comptables, qui l’aideront à bâtir son projet.
Aujourd’hui, chaque dossier sera étudié au cas par cas en tenant compte de la réalité économique du secteur. Si le projet  n’est pas assez bien construit,  son porteur risque de rencontrer certaines difficultés pour accéder au financement.

Réunir les différents moyens

Pour bâtir votre plan de financement  vous devez d’abord identifier vos besoins pour pouvoir définir les ressources nécessaires. Vous pourrez ajouter à votre apport personnel un emprunt bancaire et différents prêts.

Bâtir son plan de financement est une des étapes essentielles dans une opération de reprise d’un fonds de commerce. Une fois que vous avez trouvé l’affaire qui correspond à ce que vous recherchez, que vous avez procédé à son diagnostic et à son évaluation, vous allez devoir réunir les capitaux nécessaires pour financer le projet.

Certains produits sont dédiés spécifiquement à la reprise, mais dans la plupart des cas, le repreneur pourra solliciter les financements et aides prévus pour la création d’entreprise, qui sont souvent étendus à la reprise. Ainsi en fonction de la nature du projet, de sa localisation ou encore du statut du repreneur, différents moyens de financement vont pouvoir être mobilisables.

Dans une première étape, le porteur de projet devra d’abord identifier tous ses besoins afin de pouvoir apporter toutes les ressources nécessaires. « Dans le montant à financer, il n’y a pas que la somme du rachat du fonds de commerce. Il ne faut pas faire l’impasse sur des éléments qui vont être nécessaires au démarrage de l’activité », indique Cyrille Pineau, expert-comptable chez Strego à Nantes.

Ainsi, le repreneur devra prendre en compte les honoraires de rédaction d’acte, qu’il faudra verser à un notaire ou à un avocat, les frais d’acte, les droits d’enregistrement… Il devra regarder également s’il y a des travaux à effectuer, du matériel à acheter. Par exemple, dans le cas d’une boulangerie, il faudra vérifier l’état du four, sa date d’achat et s’il a besoin d’être changé. Idem  pour une pizzeria ; dans le cas d’une boucherie charcuterie comment est la vitrine du froid. « Il faut lister tous ces éléments », conseille l’expert-comptable.

Autre poste qui a tendance à être oublié : le dépôt de garantie du loyer (qui ne doit pas dépasser les 2 mois de loyer). Pour cela, il faudra bien analyser le bail commercial.

Enfin, il faudra penser au besoin en fonds de roulement (BFR) de démarrage. « Les premiers mois, le chef d’entreprise ne réalise pas suffisamment de chiffre d’affaires pour payer toutes les charges, donc il faut rajouter une somme prévue à cet effet dans le plan de financement », ajoute Cyrille Pineau. Sans oublier le besoin en fonds de roulement lié au stock et celui aux délais de règlement. « Il faut raisonner sur des délais plus longs, car ils n’ont pas été raccourcis avec la LME (Loi de modernisation de l’économie) alors que cela aurait du être le cas », commente Guy Boddaert, expert-comptable chez In Extenso pour la région Nord Pas de Calais. « La notion de fonds de roulement est la plus difficile à appréhender pour le repreneur », ajoute-t-il.