L'écart se creuse entre les emplacements secondaires et les emplacements n°1, toujours attractifs, selon Cushman & Wakefield. Les loyers des grandes artères commerçantes sont tirés à la hausse par l'expansion des enseignes de luxe.
Au cours des 12 derniers mois, l'attractivité des des grandes artères commerçantes mondiales s'est trouvée confortée, accentuant la polarisation du marché de l'immobilier de commerces. Avec d'un côté des emplacements secondaires fragilisés par l'essor du e-commerce et la détérioration du climat économique et de l'autre, des emplacements n°1 toujours attractifs et dont l'offre généralement limitée explique la hausse des valeurs locatives. Tels sont les constats de l'étude annuelle du conseil en immobilier d'entreprise Cushman & Wakefield, "Main Streets across the world".
Emblématique de cette tendance, les Champs-Elysées, qui ont enregistré une augmentation de 30 % de leur valeur locative sur 1 an, passant de la 5ème à la 3ème place du classement des artères les plus chères du monde. Celle-ci s'élève, en 2012, à 9 573 euros au m² par an
"Après une année 2011 marquée par les ouvertures de Marks & Spencer, Banana Republic ou Abercrombie & Fitch, l'avenue est restée animée en 2012 avec plusieurs ouvertures et projets de nouveaux flagships comme Levi's Strauss, MAC ou plus récemment Tiffany. Certaines de ces transactions ont permis d'établir de nouveaux records en termes de valeur locative", explique Pierre Raynal, directeur du département commerces de Cushman & Wakefield.
Loin de se limiter à la célèbre avenue, la transformation du paysage commercial s'est étendue à ses principaux quartiers touristiques, avec l'arrivée d'enseignes internationales. Ainsi en témoignent les mouvements en cours dans le secteur Opéra/Madeleine : sur le boulevard des Capucines s'ouvriront en 2013 deux des grands projets à venir sur la rive droite : le grand magasin de montres exploité par le suisse Bucherer (à la place d'Old England) et le nouveau flagship C&A dans l'ancien Madelios.
Selon le conseil en immobilier d'entreprise, les enseignes de luxe jouent un rôle moteur dans le dynamisme de la place parisienne, accompagnant la montée en gamme du secteur de l'hôtellerie (rénovation du Ritz, ouverture du Peninsula fin 2013) et des grands magasins. Ainsi les valeurs locatives des grandes artères du luxe de la capitale ont connu une forte croissance : avenue Montaigne (+23,1 %), le Faubourg Saint-Honoré (+23,1 %) et le boulevard Saint-Germain (+22,2 %), enregistrant une croissance à 2 chiffres par rapport à l'an passé. Ces hausses ont largement contribué au rebond des valeurs locatives à l'échelle nationale (+14,6 %).