Période traditionnellement favorable pour le commerce traditionnel, les soldes n'échappent pas à la morosité ambiante. Confirmant une tendance observée au cours de ces dernières années, la saison hiver 2008 n'a pas déclenché de folie consumériste auprès de nos compatriotes. Une enquête menée par la CCIP auprès de 300 commerçants parisiens en témoigne. Plus de la moitié des sondés se déclare peu ou pas satisfaits des résultats des soldes d'hiver contre 23 % l'an dernier.
La quasi-totalité des commerçants constate néanmoins une augmentation de son chiffre d'affaires, de l'ordre de 20 %. Mais il sont nombreux à rappeler que si le CA est en hausse, leurs marges sont parfois en baisse en période de soldes, à cause d'une forte pression sur les prix. La mauvaise fin d'année 2007 est en cause : "Décembre n'ayant pas été un bon mois, les commerçants se sont retrouvés avec un stock très important pour le démarrage des soldes, explique Michel Pazoumian, délégué général de Procos. En conséquence, ils ont commencé les démarques avec de très grosses remises.”
Même son de cloche du côté de la Fédération nationale de l'habillement (FNH), représentant 55 000 magasins indépendants et franchisés, qui accuse même un léger recul, - 0,2 %, des ventes chez ses adhérents. Des résultats décevants, en partie imputables aux résultats spectaculaires réalisés par les sites de e-commerce. La Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad) évalue à 32 % le nombre de visiteurs supplémentaires entre le 1er jour des soldes d'hiver 2007 et celui de 2008. Une étude menée par le cabinet Benchmark, portant sur 29 000 internautes, révèlent que les clients choisissent Internet pour son plus grand choix et la plus grande liberté qu'offre la Toile. Sur le Web, nombreux sont ceux qui font les soldes depuis leur bureau...
Plus de la moitié des internautes estiment que les prix y sont plus avantageux et les réductions plus importantes. Pour ceux qui doutaient encore de la nécessité d'avoir un site Web pour présenter, voire vendre ses produits, cette étude est édifiante. Un élément à prendre obligatoirement en compte lorsque l'on envisage de reprendre une affaire.