L’ouverture ou la reprise d’une pharmacie est un projet délicat car il s‘agit d’une activité très réglementée. Pour exercer cette profession, il faut être titulaire du DE (Diplôme d’Etat) de docteur en pharmacie. Les études durent entre 6 et 9 ans selon la spécialité choisie, elle est de 6 ans pour les spécialités officine et industrie.
Le pharmacien d’officine délivre les médicaments prescrits par le médecin. Acteur de santé de proximité, il joue un rôle majeur en termes d’information, de conseil et de prévention médicale.
Parmi ses différentes missions, il vaccine contre la grippe et le Covid 19. Depuis le lundi 7 novembre 2022, les pharmaciens peuvent injecter 14 nouveaux vaccins (diphtérie, tétanos, poliomyélite…) à condition d’avoir une ordonnance d’un médecin.
Outre sa fonction de délivrance de médicaments et de conseil, le pharmacien d’officine doit tenir sa comptabilité et gérer stocks et tiers payants. « Il faut avoir envie d’être chef d’entreprise », complète Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine).
Quant à l’installation du pharmacien, elle est également très encadrée. L’exploitation d’une officine nécessite l’octroi d’une licence délivrée par l’ARS (Agence régionale de santé), après avis du Conseil Régional de l’Ordre des pharmaciens. Pour répondre aux exigences de proximité et de service rendu à la population, les règles de transfert, de regroupement et de création sont fixées par la loi.
Aujourd’hui, on dénombre 21 000 pharmacies sur le territoire français. « Ce nombre est à peu près stable, on en perd une centaine par an », commente Pierre-Olivier Variot. « Dans les années 80, il y a eu des créations à tout-va. Aujourd’hui, les petites pharmacies ne sont plus viables, on observe des concentrations et regroupements », ajoute-t-il.
Bien évidemment, le Covid 19 a rebattu les cartes et démontré que le secteur tenait la route. « Nous avons stabilisé notre économie. Le secteur est bien vu par les banques, les financeurs et par les futurs acquéreurs", estime le président de l’USPO.
En 2021, l’activité des officines a été particulièrement dynamique, ce qui se traduit par une hausse de 5,9 % du chiffre d’affaires, selon la FCGA (Fédération des centres de gestion agréés). Cette variation fait suite à une progression déjà notable 2 % en 2020. La crise sanitaire a redonné confiance aux pharmaciens quant à l’exercice de leurs missions.
Conséquence : les ventes de fonds de commerce, qui avaient beaucoup diminué, repartent à la hausse. En cas de reprise d’un fonds, il faut procéder à son évaluation, ce qui s’avère un exercice complexe. Les méthodes traditionnelles consistent à appliquer un coefficient au chiffre d’affaires HT de l’officine. Aujourd’hui, la méthode la plus souvent retenue par les banques est celle qui se fonde sur l’EBE (Excédent brut d’exploitation).
Compte-tenu des règles spécifiques qui encadrent ce métier, il est compliqué pour un pharmacien désireux de s’installer d’opter pour une création de fonds. Il sera bien souvent obligé d’en acquérir un déjà existant.
Dans le bilan 2021 des ventes et cessions de fonds de commerce publié par Altares, les pharmacies arrivent en tête des activités où les prix moyens de cession sont les plus élevés, soit 1 041 789 €, loin devant les supermarchés (495 000 €) et les hôtels (332 000 €). Le marché des transactions d’officine a affiché, l'an dernier, un dynamisme jamais atteint jusqu’ici !