Avec 24 000 points de vente sur tout le territoire, ouverts environ 12 heures par jour, 6 jours sur 7, on peut dire que les buralistes font partie des premiers réseaux de commerce de proximité en France.
Ces professionnels disposent d’un statut assez particulier : ils sont à la fois des commerçants indépendants et des préposés de l’administration. C’est l’Etat, qui leur délègue la vente de tabac, dans le cadre d’un monopole. Une particularité qui explique que la profession commercialise aussi des produits réglementés comme les timbres fiscaux, les jeux de la Française des Jeux et du PMU, ou encore des produits de La Poste.
Le buraliste doit passer un contrat de gérance avec l’Etat et obtenir un agrément des douanes pour son activité, même en cas de reprise d’un fonds existant. L’attribution se fera sous certaines conditions : nationalité, casier judiciaire vierge, montant de l’apport personnel, participation à des stages de formation et choix de structure juridique.
Il y a 3 façons de devenir buraliste : remporter un appel à candidatures, à la suite d’une décision d’implantation, succéder à un gérant de bureau de tabac, qui cesse son activité ou acheter le fonds de commerce associé au bureau de tabac. Selon la Confédération des buralistes, 2 000 transactions de fonds de commerce ont été recensées en 2019.
Dans le cas d’une reprise de fonds de commerce, il faudra procéder à son évaluation, ce qui s’avère un exercice complexe. A titre d’exemple, le barème publié par l’administration propose pour les débitants de tabac une fourchette d’évaluation entre 2 et 3 ans de remise nette tabac.
Depuis 2016, le chiffre d’affaires et le résultat courant des buralistes sont en progression constante. En 2020, contrairement à de nombreuses professions, la croissance reste de mise avec un chiffre d’affaires et un résultat courant net en hausse respectivement de 6,1 % et 12,9 %, selon les chiffres de la FCGA (Fédération des centres de gestion agréés). En effet, ceux-ci ont pu rester ouverts pendant les confinements et maintenir la progression de leur chiffre d’affaires.
Confrontée depuis plusieurs années à des ventes en baisse et des prix du tabac à la hausse, avec des fermetures à la clé (8 000 en 15 ans), cette profession est contrainte d’évoluer et d’engager sa transformation afin de répartir ses sources de revenus.
L’idée est de faire du bureau de tabac un lieu du quotidien des Français, un lieu de destination pour des achats divers, « un drugstore » en quelque sorte.
C’est pourquoi le réseau a entamé un vaste plan de transformation conclu en février 2018, sous la houlette de la Confédération des buralistes, visant à répondre à l’évolution du marché ainsi qu’aux nouvelles attentes des consommateurs. L’objectif étant d’accélérer la transformation des bureaux de tabac en commerces de proximité.
Pour ces professionnels, il s’agit d’élargir leur offre dédiée spécifiquement aux fumeurs (vapotage, cigarette électronique, tabac à chauffer…) mais aussi de proposer de nouveaux produits (papeterie, confiserie, cartes téléphoniques…) et de nouveaux services comme l’ouverture de compte bancaire, à l’image du compte Nickel (6 000 points de vente agréés), le retrait de colis ou la vente de billets de transport (bus, métro). Un partenariat a été signé entre la SNCF et la confédération des buralistes pour la vente de billets de train.
Ces différents services semblent appréciés puisque 42 % des clients des buralistes ne sont pas des consommateurs de tabac.