Après quelques années difficiles, notamment en 2008-2009, le marché du cycle repart sur les chapeaux de roues et annonce des résultats en forte croissance : + 7 % en volume entre 2013 et 2014 puis une consolidation en 2015 avec +0,5 %. Selon les chiffres communiqués par Univelo (Union nationale de l’industrie du vélo), le marché du cycle a réalisé en 2015 son chiffre d’affaires (961,6 million d’euros) le plus important depuis l’établissement de l’Observatoire du Cycle en 1999. Au cumul, le marché du cycle, composants et accessoires, se monte à 1,7 milliard d’euros, en progression de 4,5 %.
Expansion du marché
A l’exception des grandes surfaces alimentaires, l’ensemble des réseaux de distribution profite de l’expansion de ce marché. Les détaillants cycles connaissent une croissance de leurs ventes de 4,1 %. En valeur, le réseau des spécialistes demeure le premier acteur du marché avec un poids de 51 %. Sur le segment du VAE (Vélo à assistance électrique), ils représentent 75 % du marché. On dénombre environ 2 000 détaillants cycles. Ce sont soit des indépendants purs et durs, soir des indépendants, qui adhèrent à des enseignes telles que Vélo & Oxygen, Culture Vélo, Vélo Station, Bouticycle…
Quant à Internet, il est en passe de devenir un réseau de distribution à part entière, pesant 7,6 % en valeur. « Ces sites s’adressent à des connaisseurs, qui savent monter leur vélo tout seuls, changer les pièces », estime Jérôme Valentin, président d’Univelo.
Le VAE tire le secteur
Parmi les principales tendances du marché, c’est bien le VAE qui tire le secteur. En 2015, le cap des 100 000 unités vendues a été franchi. « Il représente aujourd’hui 3 % du marché et nous estimons qu’il va monter jusqu’à 20 % dans les 10 ans à venir. Sa croissance est soutenue et ne va pas s’arrêter du jour au lendemain », indique le président d’Univelo.
« Quand il se rend chez un spécialiste, le consommateur recherche de l’expertise et un conseil personnalisé, bref du service. Ce professionnel est capable de réaliser une étude posturale complète », appuie Jean-Philippe Frey, responsable des études à la FPS (Fédération professionnelle des entreprises du sport et des loisirs).
Même si les vélos y sont généralement plus chers, avec des marques de qualité supérieure, les spécialistes vont faire la différence par le service (avant-vente, après-vente). Les clients pourront y dénicher des pièces détachées, qu’ils ne trouveront nulle part ailleurs.
C’est ainsi que ces points de vente pourront se démarquer d’Internet et des grandes surfaces. Pour eux, effectuer de la réparation s’avère indispensable. Car un magasin de cycles vit d’abord de la vente de vélos, puis de la vente d’accessoires et pièces détachées et enfin du service (réparation, contrôle…)
Réactif en termes de service
« Il faut être très réactif en termes de service, c’est le B.A-BA, notamment l’entretien et la réparation », appuie Arnaud Lemonnier, qui possède la boutique Cycles and Co à Coutances, dans la Manche. Celle-ci commercialise des marques haut de gamme, et bouche à oreille aidant, attire une clientèle qui vient de loin. « Ces clients, situés à une centaine de kilomètres, viennent chercher une compétence, qu’ils ne trouvent pas ailleurs », commente-t-il.
Comme pour les autres points de vente, avoir une présence sur le Web, en plus de sa boutique physique, sera un atout. « Pour un indépendant, avoir un site Internet s’avère impératif, que ce soit un site vitrine ou un site marchand. Or pour l’instant, sur les 2 000 magasins, la moitié d’entre eux n’en a pas », déplore Jean-Philippe Frey (FPS). Une situation qui peut nuire à la crédibilité et à la visibilité du magasin…