Charles-Henri Hayaud : de la banque au fromage, une reconversion réussie

Charles-Henri Hayaud a repris une fromagerie, en juin 2017, à Asnières-Sur-Seine. Avec des journées bien remplies, il peut conseiller ses clients et échanger sur cet univers, qu’il apprécie particulièrement.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 26/02/20
Après 23 ans passés dans le secteur bancaire, Charles-Henri Hayaud souhaite changer d’orientation professionnelle. Son but : retrouver un contact avec les clients, la nature…avec l’envie de prendre son indépendance et d’entreprendre. Au fil de ses recherches, l’idée de devenir fromager fait son chemin. Ayant vécu près d’une ferme en Normandie dans son enfance et adepte de la Haute-Savoie, le fromage est un produit avec lequel il a toujours été en contact.

Afin de s’immerger dans cet univers, il se rapproche de la Fédération des fromagers de France (FFF) pour suivre une formation théorique et pratique chez 3 commerçants à Paris et Versailles. Il s’initie aussi à la reprise d’entreprises au sein de l’association CRA (Cédants et repreneurs d’affaires)
 

Un environnement de commerces de bouche

En parallèle, il part à la recherche d’un fonds de commerce, par le bouche à oreilles, en consultant des annonces …Il en voit une dizaine à Paris et en Ile-de- France. Finalement, il porte son choix sur une fromagerie, qui n’avait fonctionné que trois ans, à Asnières-sur-Seine (92), commune où il réside. « J’ai préféré acheter moins cher, quitte à investir à ma façon, à proximité de la maison », raconte Charles-Henri Hayaud. La boutique dispose d’un bon emplacement : en centre-ville, dans un environnement de commerces de bouche.

La reprise du fonds de commerce est signée en juin 2017, puis des travaux sont menés pendant l’été. « J’ai investi dans une chambre froide, une vitrine réfrigérée », indique le repreneur. La boutique, baptisée désormais Fromagerie Hayaud, ouvre ses portes à la fin du mois d’août. « L’automne s’est bien passé, les clients sont revenus progressivement, j’ai pu ainsi me rôder pour les fêtes, raconte-t-il, sachant que chaque journée est une nouvelle découverte ».

En termes de financement, Charles-Henri Hayaud, dispose d’un apport personnel en capital social investi dans l’entreprise et en compte-courant. Bénéficiaire de l’Acre (Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise), il ne se verse pas de salaire la première année. « Les banquiers avaient peur que je ne réussisse pas car je n’étais pas du métier mais ils ont été rassurés par la formation et les différents stages que j’ai effectués ».

Ne pas rester seul
 

Il décroche ainsi un prêt au Crédit Agricole complété par un prêt d’honneur, délivré par Hauts-de-Seine Initiative. « Cette aide est très utile, elle permet de financer le BFR (Besoin en fonds de roulement) de démarrage ». Il apprécie également d’avoir un parrain, ce qui lui permet d’échanger sur différents sujets, de rencontrer des personnes du même secteur. « Il est très important de ne pas rester seul », conseille-t-il.

Quel bilan tire-t-il de cette expérience ? « D’un point de vue reconversion, c’est réussi », déclare-t-il. « Je suis heureux d’avoir pu créer quelque chose ». Le chiffre d’affaires est en croissance, l’équipe s’est agrandie, avec 2 CDI et 2 personnes à temps partiel.  Grâce à ces nouvelles recrues, Charles-Henri Hayaud commence à pouvoir dégager un peu de temps pour lui…

Car gérer un commerce de bouche est une activité très accaparante : « je ne vois quasiment plus mes amis et ma vie de famille passe après mon travail… ». Nul doute qu’il Il faut, en effet, passer un cap pour pouvoir souffler un peu….