Prao ou pirogue à balancier polynésienne, c’est le nom d’un restaurant à La Rochelle mais c’est aussi la première étape d’un concept, qui doit se décliner dans d’autres univers, comme les meubles ou les vêtements.
A l’origine de ce projet, Quentin Delouette et ses associés, dont le parcours est pour le moins original. Formé à l’Ecole nationale de marine marchande, il est passionné par l’univers nautique. Il a notamment créé un réseau d’écoles pour passer son permis bateau et fabriqué un bateau !
Il y a un an, il ressent l’envie de développer une marque, le Prao, qui symbolise le partage, tout en étant utile, pratique. « Nous voulons revenir à une façon de consommer différente, respectueuse de l’environnement », raconte-t-il. Le restaurant constitue la première pièce du dispositif, où les fondateurs du projet peuvent appliquer leur philosophie : les produits cuisinés sont frais, sélectionnés chez des producteurs locaux et transformés sur place. Chez Prao, pas de produits surgelés, ni de micro-ondes.
Le restaurant a ouvert ses portes les 15 juin dernier, dans un local où était installé auparavant un bateau école sur le port des Minimes à la Rochelle. Les travaux d’aménagement nécessaires pour accueillir une activité de restauration ont duré cinq semaines. « Il fallait ouvrir avant la saison, car le port des Minimes est un lieu touristique, nous avons réussi à tenir le planning », raconte Quentin Delouette.
Pour Prao, les débuts sont prometteurs. L’établissement est pour l’instant au-delà de ses objectifs, dès le premier été, bénéficiant d’un bon bouche à oreilles. « Nos objectifs étaient très bas, estime-t-il. C’est moins stressant à atteindre ».
Le restaurant s’est fixé de réaliser 170 000 euros de chiffre d’affaires pour la première année ; et s’il continue sur sa lancée devrait plutôt atteindre les 230 000 €. « L’idée c’est d’être rentable l’été, et de ne pas perdre d’argent l’hiver », estime le chef d’entreprise.Montant de l’opération : 25 000 euros pour le droit au bail et 80 000 € pour les travaux d’aménagement du local. Pour financer ce projet, l’apport personnel fourni est de 50 000 et l’emprunt de 30 000 €. « Nous n’avons pas eu de difficultés pour l’obtenir, raconte-t-il, car le montant était faible. Oseo s’est porté garant sur une partie du prêt. »
Quentin Delouette ne compte pas en rester là et pense déjà aux étapes suivantes. Notamment trouver un lieu plus grand pour accueillir le reste des activités. Il envisage aussi de changer de statut juridique : aujourd’hui en Sarl en capital variable, Prao va devenir une SAS à capital variable, avec l’arrivée d’un nouvel actionnaire.
Parmi les projets : intégrer au capital de la société la chef-cuisinier, permettre à tout salarié de devenir associé au bout de deux ans, faire élire les dirigeants par les salariés…« Nous voulons appliquer dans notre société tout ce que nous transmettons dans nos produits », résume Quentin Delouette. C’est-à-dire, devenir une vraie entreprise de partage !